En Côte d’Ivoire, l’opposition monte au créneau ensemble. Plusieurs plateformes politiques proches d’Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé se sont exprimées ce mercredi 12 août. D’un commun accord, ces mouvements ont exigé le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara et des changements profonds à la Commission Électorale Indépendante ainsi que sur la toute nouvelle liste électorale qui vient d’être publiée.
Maurice Kakou Gikahué est clair. En l’état actuel des choses, le secrétaire exécutif du PDCI estime que le scrutin d’octobre ne peut pas se tenir. L’opposition accuse la CEI d’avoir manipulé la liste avec l’aide de l’agence Voodoo Communication.
La candidature d’Alassane Ouattara dans le viseur
Daniel Aka parle également de milliers d’étrangers, de gens trop jeunes, trop vieux ou encore de doublons trouvés parmi les électeurs. Le chef du Parti Ivoirien des Travailleurs demande donc un changement radical à la CEI. « L’opposition exige la démission sans délai du président de la commission électorale en raison de son échec patent ».
Le contentieux de la liste s’est achevé ce mardi. Selon Emile Ebrottie, porte-parole de la CEI, les recours sont là pour ça. Des étrangers ajoutés ? « L’opposition doit en rapporter la preuve », dit-il. Des morts, des nourrissons, des doublons ? Tout cela pourrait être dû « à des erreurs d’écriture facilement rectifiables grâce au contentieux », précise Emile Ebrottie.
Le porte-parole dément également toute participation de Voodoo Communication à l’établissement de la liste électorale. Une autre source ajoute que la Commission n’a aucun contrat avec la société.
Quant à la candidature d’Alassane Ouattara, « elle pourrait déboucher sur une crise d’une gravité exceptionnelle » annonce l’opposition. « C’est un jeu dangereux alors nous disons vraiment que le gouvernement se ressaisisse alors que la paix sociale est entre ses mains », avertit Danièle Boni-Claverie, la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie qui dénonce la dispersion des manifestations alors que des marches des deux camps doivent se tenir ce jeudi.
Le pouvoir, lui, répète que la candidature du président est autorisée suite à l’adoption de la constitution de 2016.
Source : RFI.