Les guéguerres enregistrées au sein des coordinations régionales deviennent de plus en plus récurrentes. Notre rédaction est revenue sur cette question avec le président de l’ONG : Citoyens Actifs, CITACS, Sékou Sacko.
Lolaplus.org : Ces derniers temps les conflits au sein des notabilités régionales refont surface dans la région de la Guinée forestière. Vous en tant qu’acteur de société civile quel regard portez-vous sur cet état de fait ?
Sékou Sacko : Vous savez les coordinations régionales en soit ce n’est pas une mauvaise chose. Mais au jour d’aujourd’hui ce que nous sommes en train d’en faire c’est ce qui inquiéte le citoyen. C’est juste une autorité morale qui existe dans toutes les nations du monde. Ceci peut être sous la forme purement symbolique comme en Guinée (avec la loi cadre de 1956, le PDG avait mis fin à la chefferie traditionnelle). Une autre forme est celle semi institutionnelle comme c’est le cas du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Togo. La chefferie traditionnelle existe donc partout. Elle est d’une importance capitale car elle contribue à la moralisation de la vie publique et à la cohésion sociale. Mais les problèmes commencent lorsqu’elle est utilisée à des fins de division ou pour des mesquineries entre les citoyens de la même ville. Dans de tels cas, il reviens à l’Etat de coordonner et de doter ces coordinations des textes qui obéissent d’abord aux lois de la République. C’est pourquoi j’ai salué la résolution de l’Assemblée nationale. Mais ce texte doit être vulgarisé afin que son contenu soit connu.
Beaucoup estiment que les divisions enregistrées au sein des coordinations sont orchestrées par les politiciens, afin de mieux régner. Qu’en pensez-vous ?
Quelques soient les acteurs qui sont derrière ça (opposition ou mouvance), il est temps pour chacun de se ressaisir. Les coordinations ne doivent pas être utilisées à des fins politiques. Son rôle fondamentale est de moraliser la population et être près des concitoyens comme une autorité morale. Mais une fois de plus, il faut doter ces autorités morales des textes qui régissent leur fonctionnement. Il faudrait que l’Etat et les politiciens ne s’ingèrent pas dans leurs affaires. Partout où la politique entre, elle salit tout. La politique salit tout ce qu’elle touche. Vous avez remarqué, les hommes de valeur ont généralement abandonné la politique. Ils ont laissé les opportunistes s’emparer du tapis et c’est ce qui nous a amené à vivre ce que nous vivons aujourd’hui.
Robert Dassassa