Le régime par effraction du légionnaire Mamadi Doumbouya, en se durcissant au fil du temps, a ôté la vie à plusieurs jeunes guinéens, contraint à l’exil des acteurs de la société civile et des partis politiques, emprisonné de nombreux citoyens et leaders politiques, mis d’autres sous contrôle judiciaire et empêché ses dirigeants de sortir du territoire national en connivence avec une justice aux ordres. Décidé à en découdre avec tous ceux qui sont déterminés à freiner la dérive totalitaire de la nébuleuse CNRD et exiger le retour rapide à l’ordre constitutionnel, le Procureur près le tribunal de première instance de Dixinn Algassimou Diallo et Balla Samoura Haut commandant de la gendarmerie nationale et de la Direction centrale des investigations judiciaires (DCIJ), continuent leur mission répressive visant à neutraliser toutes voix dissonantes.
En effet depuis quelques jours, monsieur Abdourahamane Sano activiste et ancien Coordinateur National du FNDC est convoqué à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie (DCIJ) pour une série d’interrogation par des agents enquêteurs. Ce qu’on ne dit pas, on lui reproche le seul fait d’animer les activités d’information, de sensibilisation et d’appropriation des citoyens et citoyennes sur les droits, devoirs et la connaissance du contrôle citoyen de l’action publique.
Et selon les agents enquêteurs, il aurait présidé et animé des réunions citoyennes. C’est cet alibi qu’ils ont trouvé pour le convoquer avec injonction de se présenter le même jour comme si on venait chercher un criminel de grand chemin ou comme s’il ne devrait pas, en tant que citoyen de ce pays, participer à une quelconque réunion. C’est la preuve éloquente, la moindre non irréfutable, que la nébuleuse CNRD est en train de museler toutes les voix dissidentes. Ils se sont engagés dans la confiscation des droits que les guinéens jouissent en tant que citoyen pour instaurer un climat et environnement de dictature totale.
Depuis bien longtemps, le CNRD est en train de mettre en place une machine répressive à Conakry et à l’intérieur du pays pour réprimer toute voix qui s’élève contre leur forfaiture.
Cette convocation de M. Sano est une violation flagrante des droits à la réunion, à la manifestation dans laquelle le CNRD s’est toujours illustré à sa guise une justice téléguidée au service de la politique et véritable frein à l’Etat de droit en Guinée. À chaque fois que la nébuleuse CNRD se décagoule, il rabaisse l’image de la Guinée.
Notre pays n’a jamais été aussi ridiculisé depuis ces 12 mois derniers au pouvoir du légionnaire. Les bourdes qu’il accumule sont autant de causes de moquerie de la part d’autres Africains qui nous regardent. S’il pouvait au moins se contenter d’abreuver les Guinéens et surtout ses affidés de ses actes au contenu aussi ridicule. De là, on sent sans détours, la volonté du CNRD de faire taire des voix pour ainsi se lancer dans la confiscation du pouvoir qu’ils ambitionnent depuis longtemps. Au regard de la situation actuelle, il y a toutes les raisons de craindre que les pratiques du régime précédent se perpétuent.
Le Président de la Transition avait justifié le coup d’État du 5 septembre 2021 par, entre autres raisons, le changement de constitution dans des conditions dramatiques et le troisième mandat de Alpha Condé qui a pollué le climat politique. Les citoyens comprennent difficilement aujourd’hui que les pratiques liberticides reconnues de la Corée du Nord reviennent en force au sommet de l’État et dans tous les rouages de l’Administration publique. Ils voient dans cette situation une sorte d’incohérence qui crée naturellement des questions sur les véritables motivations du coup d’État qui a renversé Alpha Condé.
En tant qu’acteurs de la société civile, notre devoir est d’alerter les citoyens et de veiller à ce que rien ne soit plus comme avant. Alhamdullilah, chaque jour que Dieu fait, le peuple se réveille encore beaucoup plus davantage.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC