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Saturday 2 November 2024

Construction de la nationale Kankan-Kissidougou : les riverains demandent à être dédommagés à Makönö

Le 24 juin 2014 alors en séjour à Kankan, à la veille des élections présidentielles de 2015, l’ex président Alpha Condé avait lancé les travaux de reprofilage et de bitumage de la route nationale N°6 Kankan-Kissidougou. C’est l’entreprise Ebomaf qui était en charge de l’exécution de ce projet.

Selon les informations, l’entreprise en question ne fait pas les travaux dans cette zone située en Haute-Guinée, depuis plusieurs mois. Elle aurait tout remballé et quitté le pays sans avoir bitumé même un centime. Pendant ce temps, les victimes de déguerpissement, notamment les citoyens de Makönö, une localité situé à 15 kilomètres de Kankan, font face aux difficultés et demandent à être dédommagés, pour des casses effectuées sur leurs habitations.

« Ce qui nous a été dit, n’a pas été fait. Ils nous ont dit que les travaux allaient prendre 3 ans. Cela fait maintenant 8 ans que nos maisons et cases ont été démolies. On a rien vu de tout ce qu’ils nous on dit. Les habitations, écoles, la caisse locale, le local de notre groupement, le poste de santé ont été démolis. Les arbres ont été coupés, les puits détruits, mais jusqu’ici la route n’est pas bitumée », a dit Fanta Sory Condé, président du district de Makönö.

Le lancement de ce projet avait créé un véritable enthousiasme chez les citoyens, mais 8 ans après, c’est le désespoir qui se lit sur le visage des habitants de cette localité, d’autant plus que plusieurs d’entre eux peinent à reprendre leurs activités agricoles, comme l’explique Koudani Mady Condé, citoyen de Makönö.

«On a aimé et embrassé ce projet, mais, il n’a causé que des soucis inexplicables. Nos cultures ont été détruites. Lorsqu’on mettait pied à Makönö, on se croyait dans une localité en conflit, elle était complètement dévastée. Les maisons en tôle, en paille, les puits et les forages n’ont pas été épargnés. Nous sommes des pauvres, nous n’avons pas de forces, ce sont les autorités qui ont la force, nous ne pouvons que les regarder », a-t-il exprimé.

Habiter à Makönö, est devenu une préoccupation. A chaque passage d’un engin roulant, une énorme poussière se dégage et rend l’air irrespirable et la zone est pratiquement difficile aux habitants de la zone. Bandjan Kourouma, porte-parole de la notabilité de Makönö dénonce cet état de fait.

« Nous souffrons beaucoup ici. A chaque passage d’un véhicule, une poussière indescriptible s’abat sur la localité, ces poussières ont complètement changé la couleur de nos maisons sans oublier les risques de maladie qui vont avec. Nous sommes aussi confrontés au manque d’eau, parce qu’ils ont détruit nos deux forages » a-t-il laissé entendre.

Ne sachant pas à quel saint se vouer, les habitants de Makönö demandent aux autorités et à l’État de les dédommager au moins. Fanta Sory Condé, président du district affirme qu’ils sont en colère mais dépourvus de force.
« C’est Dieu et les autorités qui ont la force, pas nous. Ils doivent nous aider, même s’ils ne bitument plus la route nationale, mais, ils n’ont qu’à nous dédommager. Ils ont dit qu’ils allaient le faire, mais jusqu’à présent on ne voit rien », a-t-il exposé.

A quelques mètres du district de Makönö, se trouve la base de l’entreprise Ebomaf. Mais de nos jours, plus rien ne reste sur les lieux après la disparition de cette entreprise étrangère sans aucune explication, sauf des maisons décoiffées.

Récemment, l’entreprise Guiter S.A a repris le projet et a bitumé deux kilomètres et demi, mais selon les informations, elle s’est heurtée à un manque de financement.

Mohamed Aly

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