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Thursday 19 September 2024

Conflit domanial entre Gberedou Baranama et Sanana (Kankan) : une des victimes amputée de ses deux bras

Le conflit domanial qui a opposé les habitants de Gberedou Baranama à ceux de Sanana n’a pas encore livré toutes ses conclusions. Une des victimes, blessée aux deux bras à l’aide d’une machette, a été amputée à l’hôpital régional de Kankan hier, mardi 17 septembre 2024. Sa vie est hors de danger, mais il devient une personne à mobilité réduite.

Conflit à Gberoudou Baranaman (Kankan) : le préfet conduit une délégation d’envergure sur les lieux.

La soirée du 12 septembre 2024 a été marquée par de vifs affrontements dans la sous-préfecture de Gberedou Baranama et l’un de ses districts, Sanana, tous relevant de la préfecture de Kankan. Lors de ces affrontements à propos d’un domaine minier, un jeune résident de Sanana a été blessé par machette. Transporté à l’hôpital régional de Kankan, les médecins n’ont trouvé d’autre solution que d’amputer ses deux bras. Son grand frère, avec qui il avait été arrêté, enfermé d’abord dans une école avant d’être blessé à la machette, Kaba Condé, témoigne de l’atrocité qu’ils ont subie :

« Moi, je revenais d’un décès à Binko à 16h et mon petit frère se rendait à Kankan pour un problème. Ils (les citoyens de Gberedou Baranama) nous ont attrapés, on ne savait même pas ce qui se passait. Mais j’ai été arrêté avant mon frère. Ils nous ont d’abord envoyés chez le patriarche, puis ce dernier nous a envoyés chez le sous-préfet. C’est le sous-préfet qui a demandé à ce qu’on nous enferme dans une école, car il n’avait pas de gardes pour assurer notre sécurité. À 23h, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais le maire est venu casser la porte et tous les jeunes sont sortis, puis ils se sont jetés sur nous. Ils ont voulu couper la tête de mon petit frère, il a essayé de les repousser avec sa main, et ils l’ont coupée. Quand mon frère est tombé, ils sont venus vers moi pour me couper la tête, j’ai levé la main, puis ils m’ont blessé », a-t-il raconté.

Selon Kaba Condé, deux autres jeunes originaires de Sanana, qui étaient avec eux, ont été froidement assassinés par leurs ravisseurs : « Il y avait deux jeunes avec nous. L’un a été fusillé parce qu’il a tenté de s’échapper en montant sur le toit de la classe de l’école où nous étions incarcérés. L’autre a également été fusillé à bout portant alors qu’il était couché au sol. Après avoir tué ces deux jeunes, ils sont d’abord partis, pensant que mon petit frère et moi étions morts. Puis ils sont revenus. Mon petit frère m’a dit de rester couché et de ne pas bouger, il était presque minuit. C’est seulement le matin, vers 9h, lorsque le préfet et les forces de défense et de sécurité sont arrivés, que nous avons été secourus et transportés à l’hôpital. Malheureusement, les deux bras de mon petit frère ont été amputés, et moi, je suis gravement blessé », a-t-il ajouté.

Ces affrontements ont fait cinq morts et plusieurs blessés. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations des deux côtés.

Mohamed ALY

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