L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 Février 2022 a engendré un conflit armé international. Le conflit plonge la région dans une crise humanitaire énorme. Au delà de l’Ukraine, des effets collatéraux existent pour plus du milliard de personnes vivant en Afrique, et plus particulièrement en Guinée.
«Cette guerre aggrave une triple crise alimentaire, énergétique et financière pour la région et bien au-delà », a dit Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU lors d’un point de presse avec le président Sénégalais Macky Sall à Dakar le 1er Mai.
«Nous avons des tensions sur l’approvisionnement des produits pétroliers, il y a une poussée inflationniste et il y a surtout des menaces de famine, du fait que les fertilisants viennent également de la même région. Sans avoir accès aux fertilisants, évidemment, les récoltes seront de mauvaises récoltes, ce qui va entraîner des situations de famine» a dit Malick Sall au cours du même point de presse.
En Guinée le prix de l’engrais a augmenté. «Les pays qui sont en guerre ont interdit la vente des engrais. Le manque de matière première et la non disponibilité des engrais a entraîné l’augmentation du prix en Guinée. Cela augmente les prix des denrées alimentaires et entraîne la famine » a expliqué le 12 Mai sur les ondes de la RTG le Directeur de la Chambre Nationale d’Agriculture de la Guinée.
L’un des économistes du PNUD affirme aussi que la situation n’est pas rassurante. «La guerre a créé une vague inflationniste, notamment au Zimbabwé et en Sierra Léone» a rapporté Raymond Gilpin. Il a ensuite prophétisé le déclenchement des violences populaires. «On voit qu’il devrait y avoir des tensions dans certains points chauds. C’est le cas au Sahel, pour une partie de l’Afrique centrale, et aussi dans la corne de l’Afrique. L’impact de la guerre en Ukraine sur les plus pauvres, en particulier dans les villes, pourrait provoquer de violentes émeutes sociales et politiques».
C’est le lieu de souligner que plusieurs mesures d’atténuation sont en cours de préparation et/ou de mise en œuvre par les acteurs de développement.
Nous reviendrons sur le détail de certaines de ces mesures.
Pépé François Haba (habapf@gmail.com)
Correspondant de LolaPlus en Amérique