Ils sont nombreux ces citoyens qui sont entrés en contact avec l’insecte saisonnier qui entraine les brûlures sur la peau de l’homme si on l’écrase. Selon des spécialistes de la santé, cet insecte nuisible appartiendrait à la famille des “péderistes”. Il ( insecte) est visible sur les murs, bureaux, arbres, fleurs … et se pose facilement sur le corps humain.
Dans un entretien accordé à un de nos correspondants basés dans la capitale guinéenne, Pr. Thierno Mamadou TOUNKARA, dermatologue en service au CHC Donka, nous parle de cet animal invertébré.
« Les péderistes, sont des agents vecteurs de la dermatite à parduriste. Et des insectes de cette famille ont une particularité (ils ne piquent pas), par contre ils libèrent leur toxine. Cette toxine, une fois qu’elle entre en contact avec le corps, irrite la peau et entraine tous ces dégâts. Alors, il faut l’éviter», a tout d’abord expliqué Pr. TOUNKARA.
Selon notre interlocuteur, cet insecte n’est pas nouveau en Guinée, mais la maladie qu’il entraine est saisonnière. Cela s’explique par les conditions climatiques de cette période, dit-il.
« Déjà dans le monde scientifique, les premiers cas dans ce pays ont été rapportés en 1992. En 2010, il y a d’autres qui ont rapporté 74 cas et ça c’était des gens qui consultaient dans l’infirmerie de l’ambassade de France. Mais chaque année, à la fin de la saison des pluies, le service dermatologique sis à l’hôpital Donka, rencontre suffisamment de cas. Donc ce n’est pas une maladie nouvelle, au contraire, la maladie prend une telle intensité que les gens en parlent plus aujourd’hui », a-t-il rappelé.
Aux dires de Dr TOUNKARA, certaines pratiques adoptées par les populations de Conakry, sont de nature à favoriser leur évolution. « Des végétations en décomposition au bord des concessions et lieux de travail, servent de nids à ces insectes et ils sont attirés par la lumière. Surtout l’éclairage des ampoules qu’on appelle communément les ampoules d’économie, attirent beaucoup plus ces insectes. La raison est que, ces ampoules dégagent moins de chaleur ».
Selon les statistiques, on est à plus de 200 cas. Et pour se soigner, certains essaient l’automédication. Une pratique qui ne reste pas sans conséquences aux yeux des spécialistes de la santé.
« Chose nouvelle cette année c’est l’automédication des malades avec l’utilisation des antituberculeux. Sur le marché parallèle, il y des sachets que les gens utilisent et que l’on appelle ‘’asakhélén’’ dans le jargon local. Pour nous c’est une chose extrêmement dangereuse. Parce que ce médicament est utilisé pour soigner la tuberculose et la lèpre. Certains utilisent le gombo, le miel ou encore le citron et ceci devient une dermatose dubitative ».
Par ailleurs, Pr. Thierno Mamadou TOUNKARA suggère le lavage immédiat de la partie touchée avec de l’eau et du savon. Ceci va détruire la toxine. L’eau et le savon sont généralement à la portée de tout le monde.
Un autre important conseil du Prof Tounkara, c’est de « ne pas l’écraser quand il se pose sur votre corps. Il est très fragile. Parce que si vous le faites, partout où ce liquide touche, ça irrite votre peau et entraine sa brûlure ».
Faya M’bella LENO
