Kakimbo est un secteur du quartier Hamdallaye, une banlieue de la capitale guinéenne. Dans cette zone, le gouvernement compte lancer un projet de route secondaire qui sera à la base de la démolition de plusieurs habitations installées sur les zones réservées de l’État.
«Mon mari a construit ici, cela fait plus de 30 ans et nous n’avons jamais entendu parler d’une zone réservée. Nous sommes plus de 20 dans cette concession et mon mari est décédé. S’ils estiment que cette route va passer par nos maisons, la moindre des choses serait de nous prévenir et chercher à nous dédommager. Nous avons été à l’habitat pour comprendre ce qui se passe. Il nous ont dit d’attendre, qu’ils viendront eux-mêmes à notre rencontre, le moment venu. Mais nous, nous avons peur que le scénario de kaporo-rails ne nous arrive.»
Ceci est un témoignage d’une mère de famille qui apparemment, n’a plus d’espoir, depuis l’annonce de cette décision. Comme elle d’ailleurs, plusieurs autres citoyens dans ce secteur de disent inquiets. Leurs bâtiments sont dans le viseur de l’Etat pour un déguerpissement.
Par ailleurs, ces citoyens accusent le chef de secteur et la mairie de Ratoma d’être les complices des autorités. Ceci a été rejeté en bloc par le Maire.
«Ce n’est pas commandité par la commune mais par l’État guinéen. C’est pour l’agrandissement d’une route. Si leurs maisons se trouvent sur la ligne, on peut pas faire quelque chose pour eux. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que ces maisons soient cochées par l’habitat. C’était depuis le temps du Général Lansana Conté. C’est obligatoire que la route passe là-bas. On ne peut rien pour ça. Ils n’ont qu’à se référer au ministère de l’habitat sur la question d’un éventuel dédommagement», s’est défendu Issa Soumah.
Abdoul Condé
