Mamady Doumbouya, le président de la transition a été investi ce vendredi, dans ses fonctions du chef de l’État, par le biais d’une cérémonie de prestation de serment à Conakry. Avant de jurer pour le respect des engagements contenus dans la charte de la transition, le président de la cour suprême, a interpellé le nouvel homme fort de la Guinée sur certains critères pour le fonctionnement de la république.
Monsieur Mamadou Sylla a invité le Colonel Mamady Doumbouya au respect des principes de l’État de droit et d’autres valeurs indispensables du pays, afin d’éviter les erreurs.
«La modification contestée de la constitution de mai 2010, a permis malgré une opposition farouche généralisée d’élection présidentielle controversée de 2020 pour un troisième mandat indésiré, dont la conséquence a été la douloureuse crise poste électorale qui a occasionné le déchirement atroce du tissu social guinéen. Cette élection présidentielle de 2020 s’est déroulée dans un climat politique et social délétère, nous imposant les spectacles partisans et violents, des actes intolérables, constitue des graves violations ayant entraîné de nombreuses pertes en vie humaine et de considérables destructions de biens publics et privés, d’irrégularités qui a marqué le scrutin », a déploré le président de la cour suprême.
Le Colonel Mamady Doumbouya prend une charge énorme, témoigne Mamadou Sylla.
«Monsieur le président de la transition, vous savez que déjà, ce sera un pilotage difficile, quand le navire est chargé de beaucoup d’événements douleureux, d’exigences nombreuses et d’atteinte immense et urgente. Ce navire en devient capricieux et une mer houleuse, puissiez-vous le mener à bon port? Tout porte à croire que vous êtes et demeurez un bon navigateur, pionnier imperturbable. Nous espérons que nous ne revivrons plus les effets de la fragilisation de la démocratie et l’excès du pouvoir du règne de l’impunité. Nous rêvons de voir la population de Guinée, vivre du partage équitable du produit de l’ensemble de leur ressource naturelle, grâce à l’instauration d’un système de gestion de l’économie et privilégier la transparence et la promotion de compétences suivant les critères d’objectivité et de neutralité de la fonction publique», espère le président de la cour suprême.
«Les Guinéens aspirent à l’édification d’un Etat. Donc, aucune institution, aucun organe ne sera instrumentalisé», a averti Mamadou Sylla.
Sirani Diabaté