Selon l’un des porte-paroles de la junte militaire qui s’est emparé du pouvoir en Guinée, le putschiste en chef aurait déclaré » qu’il ne passera pas un jour de plus à l’issue des 24 mois de transition » et que s’il y a un jour de plus, c’est quelqu’un d’autre qui devra la conduire ».
Contrairement à ce que pensent certains, ces déclarations ne sont nullement ambiguës. Elles ont l’avantage d’être claires et ne laissent aucun doute sur l’intention des putschistes. Et ceux qui semblaient leur accorder le bénéfice de la bonne foi se rendront très vite compte que leur volonté est de rester aussi longtemps que possible au pouvoir.
Le scénario est très simple : Mamadi Doumbouya, après les deux années, manœuvrent pour se faire remplacer par un autre militaire ou par un civil qui sera une marionnette entre ses mains et celles de sa bande. Au fond, personne-à part les esprits les plus simplets- ne croyait véritablement en la promesse des putschistes d’œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel. Les risques sont énormes pour eux.
En effet, après avoir malmené la garde présidentielle de Alpha Condé, les morts enregistrées lors des manifestations du FNDC et les soupçons d’enrichissement illicite qui pèsent contre eux, il y a peu de chance qu’ils daignent quitter le pouvoir. Le peuple doit les y contraindre.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC