Alphonse Charles Wright, le désormais ex-juge de la section correctionnelle du tribunal de première instance de Dixinn s’est prononcé sur l’évolution de la justice guinéenne, ce mardi 13 juillet 2021, sur les ondes de la radio FIM. Il a estimé que dans ce domaine, les magistrats sont appelés à travailler conformément au principe de l’indépendance institutionnelle et personnelle.
Connu pour sa rigueur dans les verdicts, Alphonse Charles Wright a été nommé au tribunal de première instance de Dubréka, en remplacement du juge de ce tribunal, qui a été sanctionné par le ministre de la justice, Me Mory Doumbouya. D’aucuns estiment qu’il s’agit des défis immenses pour ce juge, mais le concerné semble serein et il croit à son indépendance dans ses fonctions.
« Tous les juges doivent être indépendants. Depuis que j’ai commencé le métier de magistrats à Macenta, je n’ai jamais subi la pression de qui que ce soit dans l’exécution de mes décisions. Et je reste formel et ferme s’il faut le dire qu’en aucun moment dans l’exercice de mes fonctions je n’ai subi de pression de qui ce soit. Lorsque je suis dans ma posture de juge, ma seule préoccupation, c’est l’examen rationnel de faits de ma saisine et la responsabilité que de n’être conforme qu’à la loi. Personne ne m’a donné des instructions. Personne ne m’appelle pour quoi que ce soit », martèle le juge.
« On dit dans la presse que la justice est corrompue, mais il n’y a pas de corrompu sans corrupteur. Mais c’est à vous les juges de résister… », a interpellé monsieur Wright.
A Dubréka, où il va désormais exercer ses fonctions de juge, Alphonse Charles Wright compte relever le défi. « Il y a les affaires domaniales. Deux à trois personnes peuvent revendre des parcelles à deux à trois fois encore. Le juge qui part pour une telle situation, il ne doit pas avoir ce qu’on appelle la présomption d’impartialité. Mais la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur pour ne pas que l’on pense que c’est une loi de nature sélective ou c’est une loi qui bascule quand il y a tel ou tel dossier », a-t-il annoncé.
Abdoul Condé.