En suivant sur le petit écran, dans la soirée du 26 octobre, le DIRPA, un certain Ansoumane Toumany Camara évoqué « la semaine du soldat » en perspective de la célébration du 65ème anniversaire de l’armée Guinéenne, j’ai eu une forte pensée pour mon ami, frère et confrère Mamadouba Diabaté initiateur, auteur de ce Magazine spécial en 1987 destiné à rendre hommage à l’armée Guinéenne et à ses soldats à la veille du 1er novembre de cette année-là.
À l’époque, journaliste présentateur, chef de l’équipe de Guinée soir, le Journal Parlé de 19 heures 45 bénéficiant d’une grande audience nationale et sous-régionale, Mamadouba Diabaté, toujours porté sur l’innovation, a semblé comprendre avant beaucoup que l’armée Guinéenne, dans toutes ses composantes méritait d’être racontée dans son histoire, la vraie à l’opinion nationale et internationale.
Ainsi, il se chargea lui-même d’animer la toute première édition de » la Semaine du Soldat » en mettant, bien entendu, à profit à l’époque les différents correspondants militaires de la RTG notamment Dora Mamby Koita, Mandjou Dioubaté et ses collaborateurs de l’édition du Soir, feu Ben Daouda Sylla, feu Aboubacar Cissé, Amadou Diallo, Alpha Kabinet Doumbouya, Yamoussa Sidibe, Fodé Tass Sylla, Naby Camara, Ibrahima Kalil Diakité, Ibrahima Ahmed Barry, Hadja Maïmouna Diallo, Abdourahamane Diallo etc.
Il faut dire que les 7 premiers feuilletons de cette nouvelle Série suivis dans tous les camps de Boké à Yomou ont renforcé le sentiment patriotique et l’amour de la tenue chez les soldats. Leur Commandant en chef de l’époque, en l’occurrence le Général Lansana Conté, séduit et satisfait du contenu des différents numéros du Magazine retraçant dans ses détails près l’histoire de l’Armée Guinéenne, ses hauts faits, ses difficultés, la vie au quotidien des soldats avec des reportages, des interviews, des témoignages, a lui-même proclamé solennellement et avoué publiquement, le 1er novembre 1987 à partir du Camp Alpha Yaya Diallo, sa fierté d’être militaire en suivant Mamadouba Diabaté au fil des jours.
Il poussa cette satisfaction jusqu’à exiger que les projets de décrets, pour être signés, portent désormais la mention « Général Lansana Conté » même après son élection à la présidentielle de 1993, alors que constitutionnellement il n’était plus militaire. La même posture est l’une des raisons fondamentales de sa survie physique et politique à la mutinerie des 2 et 3 février 1996 quand les militaires ont bombardé le Palais des Nations actuel Palais Mohammed VI où il était retranché avant de le capturer pour le Camp Alpha Yaya, puis le libérer et le réinstaller dans son fauteuil qu’il avait perdu.
En constatant, 36 ans après, que le Magazine est toujours vivant, on est obligé de reconnaître et d’être heureux sur le fait que la création de Mamadouba Diabaté, est une œuvre historique qui résistera à tous les soubresauts des changements politiques. Hommage au plus militaire des Journalistes Guinéens, Mamadouba Diabaté, le très professionnel avant de devenir rédacteur en chef, directeur du bureau de presse à la présidence de la République et ambassadeur plénipotentiaire.
Abdoulaye Condé