Pourtant plusieurs démarches ont été entreprises par non seulement les facilitatrices, mais aussi par les religieux pour rapprocher les parties prenantes, à savoir les forces vives de Guinée et le gouvernement de la transition. Malgré des multiples tentatives de négociations, les forces vives de Guinée ont décidé de reprendre les rues à partir du 10 Mai prochain pour protester contre la gestion de la junte au pouvoir.
D’après le coordinateur national de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG), Alpha Bayo estime que les leaders politiques des forces vives de Guinée n’ont pas de bonne fois pour une sortie de crise pendant cette période transitoire.
“Les manifestations en Guinée sont contre productive dans la mesure où aucune manifestation n’a abouti à un résultat escompté, surtout le contexte actuel de notre pays. Quand on a ouvert le cadre de dialogue, c’est la première fois dans l’histoire de ce pays qu’un premier ministre se déplace pour aller dans les sièges des partis politiques et les plates-formes de la société civile, donc cela veut dire qu’il y a une volonté politique.
On a tendance à croire que nous sommes dans un régime normal où on parle de la mouvance et de l’opposition. À un moment donné, les forces vives de Guinée ont refusé d’être à la table de négociations. C’était prévisible parce que moi je savais que la démarche des religieux soldera par un échec. Parce que lorsque les religieux ont commencé à rencontrer ils ont tenu compte de quelques préoccupations je me suis dit ceux qui veulent dialoguer ne posent pas de conditions. Mais si vous posez 10 préalables avant même que vous n’acceptez de venir autour de la table vous n’avez pas la volonté. Je l’ai dit que les jours à venir ça serait très difficile pour la Guinée, parce qu’avec les manifestations qui sont programmées ça met en branle tous les acquis de la transition.
C’est pourquoi, moi je lance un appel à tous les acteurs socio-politiques de faire en sorte qu’on puisse se retrouver autour de la table discuter, de reconsidérer leur décision, parce que quelque soit l’issue des manifestations on finira toujours par le dialogue. En tout cas nous au sein de la Maison des Associations, notre crainte nous voulons éviter qu’il ait un glissement du chronogramme pour ne pas qu’on aille au delà de 2024.>>
Si toutefois les forces vives de Guinée ne reconsidèrent pas leur décision de surseoir les manifestations, le coordinateur national de la MAOG Alpha Bayo pense que la transition risque d’aller au-delà du délai indiqué.
“L’orque le premier ministre et les facilitatrices étaient venus à la Maison des Associations peut-être s’il y a eut des organisations qui les ont dit la vérité on a été le premier. Nous avions dit si vous voulez qu’il ait un déblocage, qu’on aille vers un dialogue franc sincère vous devrez statuer d’abord la situation des prisonniers. Aujourd’hui, c’est une préoccupation pour nous, on leur a dit si vous n’avez pas les moyens de les juger maintenant, le mieux c’est de les libérer ou à défaut de les accorder une liberté conditionnelle. Lorsque tous les moyens seront réunis, vous pouvez organiser le procès, ils seront là. Mais vous savez nous avons le problème, tant que ces leaders politiques, tant que ces acteurs poseront les préalables avant de venir, il va s’en dire qu’on ne pourra jamais s’en sortir. Ce qui reste clair, la transition risque d’aller au-delà des 24 mois”, s’inquiète-t-il, lors d’une interview accordée à notre rédaction le vendredi 5 Mai 2023.
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