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Saturday 23 November 2024

Ce que je voudrais dire au CNRD et au FNDC (Ibrahima Jair Keita)

Ce que je voudrais dire à l’un et à l’autre.

1) Au CNRD.
a) Le CNRD a un péché qui est l’objet d’interprétations diverses.
Celui du refus apparent de publier la liste des membres qui composent le CNRD.
À 11 mois de la prise du pouvoir, les Guinéens ne connaissent toujours pas les membres de l’organe central qui régente leur pays.

Le CNRD a tort.

Nous avons le droit de connaître les membres de l’organe dirigeant de notre pays. Aux lendemains des coups d’état de 1985 et 2008, les Guinéens ont aussitôt fait connaissance des officiers qui composaient le CMRN et le CNDD par Décret. Toutes les régions de la Guinée se reconnaissaient dans ces organes.

Aujourd’hui, on a le sentiment que le CNRD n’est composé que de 4 Colonels, tous issus de la même région.

Ça se dit partout et ça ne semble pas faux.
Dans un pays où la politique a inspiré et développé les réflexes de suspicion et d’exclusion, il faut en tenir compte. Ce constat est une lacune que le CNRD doit corriger pour être dans l’esprit du discours de son Président qui a vivement appelé au rassemblement de tous les Guinéens dans la gestion du pays. Il faut savoir que les Guinéens sont enclins à faire les statistiques de représentativités régionales ou ethniques dans les nominations.

C’était l’une des grandes fautes du régime d’Alpha Condé dans les nominations aux postes de responsabilité de l’administration et de l’armée. Nous avons besoin de connaître la liste des membres du CNRD, avec des officiers de toutes nos régions qui partagent les idéaux de l’institution.
On a surtout besoin de connaître le Secrétaire exécutif du bureau du CNRD.
Je demande au Colonel Doumbouya de bien vouloir le faire.
Sinon, la Transition sera considérée comme un pouvoir personnel ou un pouvoir de copains.
En cas de dérapages ou d’échecs, il sera seul indexé même par certains de ses collaborateurs actuels.

b) On ne peut pas vouloir refonder la démocratie dans un pays sans collaborer avec la classe politique.
Le CNRD doit user de tout le fair-play pour le dialogue avec la classe politique, en vue de baliser la voie au processus démocratique. Il reste entendu que cette prédisposition ne doit nullement entraver les procédures en cours sur la dilapidation des ressources de l’Etat.
L’essentiel est que toutes les interpellations soient en conformité avec les règles du droit.
Je tiens personnellement à ces deux points qui sont dans l’esprit des premiers discours du Président de la Transition.

2) au FNDC.
a) sauf erreur de ma part, le FNDC est un mouvement apoltique qui a été institué pour s’opposer à la volonté de tripatouillage de la Constitution de 2010, en vue d’un 3ème pour Alpha Condé.
Le FNDC avait sa raison d’être de cette période jusqu’au coup d’état du 5 septembre 2021, consacrant la fin du 3ème mandat et du régime qui l’a imposé.

C’est une noble mission.

À partir de cette date, (au regard de la mission de rédaction d’une nouvelle Constitution dévolue au CNT), l’existence et le sigle du FNDC sont-ils pertinents à ce jour ?

Je pouvais comprendre les mêmes activistes, s’ils avaient créé, en lieu et place du FNDC, un autre mouvement citoyen dans la dynamique de la restauration d’une démocratie vraie. À y voir, on a l’impression que le FNDC est dans la posture d’un mouvement qui est frustré de n’être pas associé à la gestion d’une Transition qui est le résultat de son combat mené 3 ans durant.

b) Je suis par ailleurs confus du fait que les actions du FNDC ne soient pas partagées avec les structures de la société civile. Sous cet angle, on est tenté de demander si le FNDC est mouvement politique ou une organisation de la société civile.

Au CNRD et au FNDC, il me semble important de rappeler que la Guinée a permanemment besoin de 2 choses fondamentales : la paix et le travail.

Pour ce faire, la gestion de notre pays doit impliquer la participation de tous les fils de toutes les régions et de toutes obédiences, sans préjugés.
L’échec de la présente Transition sera le sacre de la malédiction de notre pays.
Les gouvernants, la classe politique et la société civile doivent le savoir et le prendre pour Paroles d’évangile.

Mon cœur saigne pour tous ceux qui sont morts, blessés ou ont perdu leurs biens ces derniers jours.

Vivement la liste des membres du CNRD !
Vivement la relance du dialogue politique !
Vivement l’arrêt des manifestations aux conséquences dramatiques pour les pauvres citoyens !

Ibrahima Jair Keita

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