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Friday 1 November 2024

Camp Boiro, Pont 8 Novembre : Justice n’est pas encore rendue

L’Association des Victimes du Camp Boiro (AVBC), a organisé un carnaval ce lundi 25 janvier 2021. Une manière pour elles (victimes) de commémorer les évènements douloureux du camp Boiro et la pendaison de 1971 au pont 8 novembre de Conakry. L’occasion a été mise à profit pour attirer l’attention des autorités actuelles sur leur dossier.

A travers un discours lu à cet effet, ces victimes ont invité le président de la République Pr Alpha Condé, à prendre leur dossier en compte pour que justice soit rendue.

« Comment peut-on haïr ses élites, les premières personnes ressources d’un pays nouvellement libéré de la colonisation ? Qu’est-ce qui peut justifier ces éliminations physiques et la réduction des familles à l’état de pauvreté? Après 50 ans, nous n’avons encore pas la réponse», regrette Abdoulaye Conté, président de l’association des victimes du camp Boiro.

Ce premier responsable de cette structure sollicite un appui de certains hauts cadres du pays. «Aujourd’hui, nous victimes et fils de victimes de toutes ces répressions, appelons à se pencher sur cette page douloureuse de notre histoire. Il est temps de mettre fin à l’omerta savamment entretenue. Il est temps que la vérité et la justice réconcilie les Guinéens avec leur passé. Ce passage ne saurait être travesti par le mensonge entretenu par le PDG et son leader Sékou Touré.

Aujourd’hui, nous demandons l’implication de chaque victime, chaque fils, dont le père ou les parents ont péri dans ces purges pour faire accepter aux autorités, le caractère sacré de la réouverture de ce dossier. Nous demandons à Kiridi Bangoura de soutenir cette question. Nous demandons au ministre Boubacar Barry (Big-up) de plaider pour la mémoire de son père. Nous demandons au vice-gouverneur de la BCRG, Baidy Aribot cette cause pour son père. Nous demandons au ministre Abdoulaye Magassouba de le faire pour le feu Magassouba Moriba.

Nous demandons au ministre d’Etat Diané de nous apporter son soutien aux noms de ses frères défunts. Nous demandons au premier ministre Kassory Fofana de faire cette question une priorité de sa mandature pour la Guinée et pour l’ambassadeur Kassory Bangoura. Enfin nous demandons au président de la République, le Professeur Alpha Condé d’instruire son gouvernement afin que le dossier du camps boiro soit débattu car, chacun a perdu un ou plusieurs membres de sa famille dans ces purges et le professeur Alpha Condé fût à l’époque victime à tort d’une condamnation à mort par contumace», a t-il interpellé.

Plus loin, Abdoulaye Conté dira : « messieurs les membres du gouvernement, vos pères, vos oncles, vos frères, nos pères n’ont jamais été des traîtres contre la Guinée. C’étaient des hommes bien éduqués, bien formés, des hommes d’honneur. Ils n’ont pas leurs places dans les fausses communes. Ils doivent être réhabilités. Les charniers doivent être mis à la disposition des familles afin que les sépultures dignes puissent être construites pour eux. Chaque Guinéen est concerné par cette histoire douloureuse. C’est pourquoi notre appel à la vérité et à la justice pour un véritable PLUS JAMAIS Ça a besoin d’être entendu».

Sirani Diabaté

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