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Friday 22 November 2024

Cameroun : Franck, successeur de son père Paul Biya ?

Au Cameroun, le débat sur la succession de Paul Biya, âgé de 88 ans, est relancé. Le nom d’Emmanuel Franck Biya, né le 21 août 1971 à Yaoundé et fils aîné du chef de l’Etat, est désormais évoqué comme un possible successeur.

Des vidéos en circulation sur les réseaux sociaux, depuis plus d’une semaine, appellent à la candidature de Franck Biya.

Tout cela est suscité par un groupe de pression baptisé les Franckistes, composé d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et de certains proches du pouvoir.

Tous demandent au fils aîné du président Paul Biya de se présenter à la présidentielle de 2025.

Malgré le mutisme du concerné, sur sa position, le Mouvement citoyen des Franckistes pour la paix et l’unité du Cameroun, une formation politique hétéroclite dirigée depuis 2013 par Mohamed Rahim Noumeau, un chef d’entreprise, estime que Franck Biya est un successeur crédible.

Une vaste campagne d’adhésion a d’ailleurs été lancée dans le pays et au sein de la diaspora afin de regrouper le plus de personnes possibles pour soutenir le fils du président camerounais.

Selon Nathan Abomo, le chargé de la communication du Mouvement citoyen des Franckistes pour la paix et l’unité du Cameroun, “Franck Biya apparaît comme le jeune qui réunit toutes les compétences nécessaires. Pour avoir occupé le poste de conseiller spécial du président Paul Biya pendant près de 25 ans, il est clair qu’il maîtrise les dossiers sensibles du Cameroun, il maîtrise la politique interne et externe du pays. Franck Biya est discret, c’est un entrepreneur. Autant de raisons parmi d’autres qui nous ont motivé à l’appeler à se présenter à la présidentielle de 2025. À propos de son mutisme, le connaissant, ça pourrait être stratégique.”

Non, à une succession dynastique

Si certains Camerounais voient un après Biya avec son fils à la tête du pays, comme Faure Gnassingbé au Togo ou Ali Bongo Ondimba au Gabon, l’universitaire Olivier Bile, par ailleurs président de l’Union pour la fraternité et la prospérité (UFP), affirme que c’est un scénario qu’on ne saurait envisager au Cameroun.

Le Cameroun ne sera jamais le Gabon, ni la RDC, ni le Togo. Le Cameroun est un pays qui a pour vocation à se libérer le plus rapidement possible des chaînes du système néocolonial qui lui ont fait tant de mal. Et cette libération ne saurait en aucune manière être accomplie par un acteur de la reproduction du système. Quel que soit son bord politique ou sa famille. Le Cameroun après Biya sera un Cameroun libéré de toute pression néocolonialiste.

Par ailleurs, le cadre institutionnel du Cameroun, selon Patrice Siméon Mvomo, analyste politique, n’est pas favorable à une transition dynastique. Il soutient que “la constitution camerounaise est assez claire. Les Camerounais sont ceux sur qui repose la succession. L’article 6 à partir de l’alinéa 4 précise qu’en cas de vacance prolongée et constatée du président de la République, l’intérim est assuré par le président du Sénat. C’est lui qui est chargé d’organiser les élections 20 jours au moins ou 40 jours au plus après cette vacance. Toutes les institutions sont mises sur pied pour cela et c’est à elles qu’on se réfère.

En attendant que Franck Biya se prononce sur ses intentions, la transition au sommet de l’Etat du Cameroun reste d’actualité, nourri par des rumeurs sur l’incapacité du président Paul Biya à diriger le pays.

Auteur: Elisabeth Asen

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