C’est une information à la Une au pays des hommes intègres. Les recherches sont toujours en cours pour retrouver deux groupes de femmes de la commune d’Arbinda, dans la région du Sahel. Elles ont été enlevées ce jeudi et vendredi, alors qu’elles étaient parties en brousse pour cueillir des plantes et des fruits pour se nourrir.
Pour l’heure, le nombre exacte de femmes portées disparues n’est pas connu. Le chiffre varie selon les interlocuteurs. Une source militaire évoque «48 femmes à la recherche d’eau, enlevées par des hommes armés», et précise que quatre ont pu s’échapper et ont pu donner l’alerte.
De sources locales, l’enlèvement s’est fait en deux temps. Jeudi d’abord, un premier groupe parti chercher de l’eau et des plantes pour la cuisine a été ciblé, vraisemblablement par des jihadistes. Puis vendredi, avant que l’alerte ne soit donnée, un autre groupe de femmes également parti en brousse avec leurs enfants pour les mêmes raisons, aurait subi le même sort. Quelques-unes sont parvenues à regagner Arbinda pour donner l’alerte. «Il y a des opérations de recherche dans la zone mais ces femmes n’ont pas encore été retrouvées», confie un ressortissant de la localité.
L’approvisionnement d’Arbinda n’est pas régulier car cette commune subit le blocus des groupes armés. Un responsable d’une ONG travaillant dans la région explique que les enlèvements font partie de la stratégie des groupes armés terroristes, pour se servir des otages comme «bouclier humain» et comme «esclaves sexuelles».
«On l’analyse vraiment comme un instrument de guerre, au même titre que les attaques directes contre les civils ou la pose d’engins explosifs. Ça peut aussi être de l’intimidation, indique la chercheuse suisse Flore Berger, spécialiste du Sahel au sein de l’ONG Global Initiative. Dans d’autres cas où des femmes sont enlevées, on leur dit qu’elles doivent retourner dans leur village avec un message pour leur mari disant qu’ils arrêtent de se battre, que tout le monde et doit laisser le village. Un autre motif est la collecte d’information : parfois, on demande des informations aux femmes enlevées dont le mari s’est enrôlé dans les Volontaires pour la défense de la patrie. Il y a enfin des enlèvements en vue de mariage forcés avec des combattants du Jnim.»
Aucune revendication n’a été émise à ce stade, mais la zone est un terrain d’action des jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda. La branche sahélienne du groupe État islamique y mène également parfois des attaques.
Avec (RFI)