34 ans après l’assassinat du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, un procès est enfin ouvert ce lundi 11 octobre 2021. Le jugement de ce dossier réjouit les citoyens de ce pays certes, mais d’aucuns déplorent l’absence de l’ancien président Blaise Compaoré, le frère d’armes du défunt.
Arrivé au pouvoir en 1983, suite à un coup d’Etat, le capitaine Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987, par un commando alors qu’il était en réunion. Dans cette circonstance, 12 de ses proches ont aussi été tués.
Retour sur les faits
Le jeudi 15 octobre 1987, selon le témoignage servi par Halouna Traoré, le seul rescapé de la tuerie, le président Thomas Sankara venait de démarrer une réunion avec des collaborateurs lorsque des soldats armés ont pris d’assaut le Conseil de l’Entente, siège du Conseil national de la Révolution (CNR).
Pour éviter que des innocents soient tués, Thomas Sankara aurait déclaré : “ne bougez pas, c’est de moi qu’ils ont besoin”.
Le président du Faso serait alors sorti, les mains en l’air pour se rendre. Mais rien n’y fait. Il sera criblé de balles et s’écroulera sur le perron de la salle de réunion du bâtiment « Burkina » du Conseil de l’Entente, gisant dans une mare de sang.
Cette version des faits a plutôt été relatée par Valère Somé, proche ami et collaborateur de feu Sankara dans son livre “Thomas Sankara, l’espoir assassiné” publié en 1990.
Dans maintes interviews, Valère Somé avoue avoir reconnu trois membres du commando.
Après avoir abattu Sankara, les soldats seront passés à l’intérieur de la villa pour tuer les autres participants à la réunion.
A l’ouverture de ce procès, quatorze personnes sont dans le box des accusés, mais avec deux absents de taille : « Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir dirigé le commando qui a tué Thomas Sankara, et Blaise Compaoré, l’ancien président, accusé d’avoir commandité le crime. Ce procès suscite néanmoins beaucoup d’espoir d’obtenir la vérité sur les évènements du 15 octobre », rapportent nos confrères de Bbc Afrique.
Abdoul Condé