Dans le sud du pays précisément dans la sous-préfecture de Bignamou, la recherche du bien-être pousse de nombreux jeunes dont l’âge varie entre 15 à 20 ans à abandonner les études. Ils sont en majorité des jeunes garçons qui se lancent dans l’extraction artisanale d’huile rouge à l’aide de machines à presse.
Le phénomène est perceptible dans les sous-préfectures de Bignamou et de Diécké, zones d’action de la société guinéenne de palmier à huile et d’hévéa (SOGUIPAH). Ici, l’activité principale des populations est basée sur la plantation d’hévéa et de palmiers à huile. Mais aujourd’hui avec l’arrivée des machines à presse beaucoup ont mis les études au second plan au profit de ces machines artisanales qui les procurent de l’argent. La situation inquiète bon nombre d’observateurs.
C’est le cas de cet enseignant de l’école primaire de Nawei qui se dit très préoccupé de cette situation. Dans ma zone ce sont même des parents d’élèves qui viennent chercher leurs enfants en classe pour aller s’occuper des machines. Les enfants ont pris goût et ils ont abandonné les cours pendant cette période de pointe ou les palmiers donnent suffisamment de régimes, nous témoigne Polaye Traoré.
Aux dires de certains, ces enfants en complicité avec leurs parents achètent à trois millions ces machines à presse. Généralement ils pilent un fût de noix contre dix litres d’huile rouge ou encore à une somme de 50.000fg le prix de dix litres. Par jour, ils peuvent piler dix fûts, ce qui les procure beaucoup de bidons d’huile et d’argent, a laissé entendre Cé Maomy.
Pour ces élèves déserteurs, on nous apprend que la vie de l’homme n’est pas collée au banc. Beaucoup de nos frères ont terminé les études ils sont toujours à la merci des parents et si je trouve une activité génératrice qui me fait de l’argent pourquoi pas l’exercée, explique Yakparo Guémou.
Si certains enfants sont dans cette affaire par passion, d’autres par contre le font par manque de soutien. J’avais commencé les études mais arrivé à un moment je n’avais plus de soutien pour faire face à mes études. C’est ce qui a fait je me suis lancé dans l’extraction d’huile. Sinon cette activité n’est pas une passion pour moi, précise Koly Tokpa Balamou.
Pour sauver l’école dans ces zones, il est grand temps pour des parents d’élèves de prendre la situation à bras le corps afin de renverser la donne.
De Yomou, Jean Pierre Sangbalamou pour lolaplus.org