La situation sociopolitique guinéenne semble prendre une nouvelle allure, il s’agit du retour à la table de dialogue. Une réalité qui préoccupe les leaders des différentes formations politiques du pays. C’est le cas par exemple, de BAH Oury, président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) .
Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction ce vendredi04 décembre 2020, cet opposant, tacle Abbé SYLLA, un des candidats malheureux à la dernière présidentielle, d’être plutôt un homme d’affaires et non un politique.
Lisez!
Que pensez-vous de la main tendue du président Alpha Condé pour une sortie de crise ?
Bah Oury : ‹‹ La situation est particulièrement difficile. Elle est très préoccupante en terme de sécurité pour la population et nos institutions se sont fragilisées. Sur le plan international , notre pays est isolé beaucoup plus par le passé et la confiance a disparu. De ce point de vue , c’est préoccupant pour un pays dont les ressources dépendent dans une large mesure de l’aide internationale. Ceci dit, il ne faut pas en rester là parce que si on se contente de cette situation, on observera la dégringolade de notre pays vers des situations qui ne sont pas du tout intéressantes d’où la nécessité de changer le fusil d’épaule. Le pouvoir peut y contribuer, l’opposition peut également y contribuer mais celui qui a un rôle majeur à jouer c’est M. Alpha condé s’il souhaite que la Guinée évolue dans le bon sens. Par rapport à cela , il y a des préalables. Il faut donner des gages pour montrer que tu veux instaurer la confiance, par rapport aux prisonniers, détenus politique par rapport aux blessés. Ce sont des choses sur lesquelles le pouvoir devrait travailler. On ne peut pas parler de climat de dialogue lorsqu’on observe ce qui se passe à wanindara depuis le lundi soir jusqu’à maintenant. Tout cela, ne contribue pas à rassurer les citoyens à les faire savoir qu’il y a effectivement une volonté de tendre la main pour que la situation soit paisible ».
Un des candidats malheureux, Abé Sylla appelle déjà au dialogue, votre réaction ?
Bah Oury : ‹‹ d’abord, monsieur ABÉ Sylla était proche de la mouvance avant même qu’il ne se présente à cette présidentielle du 18 octobre dernier. Il est beaucoup plus un homme d’affaires qu’un homme politique Donc, je pense qu’il fait preuve de raison en tenant compte des intérêts qui peuvent le lier à monsieur Alpha Condé. Je pense que, c’est quelqu’un au delà de la politique, qui veut investir et il ne peut pas le faire s’il est en mauvais terme avec celui qui dirige le pays sinon on va lui fermer toutes les portes et ceci explique cela ».
Le président français, Emmanuel Macron fait deux sorties médiatiques différentes sur la présidentielle guinéenne. Pour la première fois, il condamne le troisième mandat et la deuxième fois, il souhaite bon vent à Alpha. Quelle lecture faites-vous de cet état de fait ?
BAH Oury : ‹‹ il a tout simplement indiqué qu’il souhaite succès au peuple de Guinée et à monsieur Alpha condé suite à la déclaration le désignant comme vainqueur de l’élection présidentielle par la cour constitutionnelle. Il ne fait que constater. La réelle politique oblige, la France doit traiter avec ceux qui gouvernent Conakry et donc pour ne pas créer une situation crispée inutile, il dit “vous dans votre pays votre cour constitutionnelle vous a désigné comme vainqueur nous sommes tenu de prendre acte et de pouvoir discuter et travailler avec les autorités en place. Il a aussi fait ressortir la nécessité que la situation socio-politique et économique de la Guinée n’est pas bonne. La crise sanitaire est là, qu’il y a la nécessité de la réconciliation nationale avec toutes les violences qui ont été enregistrées, d’où la nécessité du dialogue, la recherche du consensus dans le respect de l’Etat de droit. La poursuite des réformes dans les secteurs comme l’éducation, l’énergie, la santé et la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance et tout cela dit , la France va accompagner la Guinée et le peuple guinéen dans des actions allant dans la mise en œuvre et les politiques de réforme intéressant le peuple guinéen’’. Cela veut dire, on vous a désigné comme vainqueur nous vous traiterons comme tel et nous ne prendrons pas position dans vos affaires internes ».
Aminata KONÉ