Ils sont où ceux qui faisaient croire que le Président Alpha Condé était l’homme providentiel de la Guinée ? Ceux qui disaient qu’il fallait lui laisser le temps terminer ses chantiers ; Ceux qui croyaient que le destin de la Guinée se confondait à celui du Président Alpha Condé ; Ceux qui pensaient que son départ du pouvoir signifierait la disparition de la Guinée ; Ceux qui pensaient, qu’en dehors de lui, il n’y avait pas un guinéen apte à diriger le pays. Elles sont où ces femmes qui avaient payé sa caution en vue de l’élection présidentielle de 2020 ?
Ce sont ces gens-là qui ont poussé celui qui avait la réputation de s’être battu pendant ” 40 ans” pour la démocratie, à violer son serment. Ce qui a considérablement terni son image de marque à travers le pays et le reste du monde.
Le Président Alpha Condé pourrait se poser aujourd’hui la question de savoir pourquoi il avait “succombé aux sirènes révisionnistes” en briguant un 3ème mandat en violation des dispositions de la constitution de 2010.
Avec le recul, on pourrait tout aussi se poser la question de savoir si le 3ème mandat est véritablement la cause de sa chute. Mais c’est un autre débat.
Il reste néanmoins indéniable que le 3ème mandat a ecorné le prestige dont il jouissait et renvoyé l’image d’un homme politique qui ne respecte pas son serment. Certains pourraient même loger tous les hommes politiques dans la même enseigne.
Le Président Alpha Condé aurait pu être le seul vrai rempart contre le 3ème mandat en Afrique. Il en avait toute la légitimité en raison de sa longue lutte pour la démocratie en Guinée et en Afrique. Le mythe dont il a été longtemps auréolé et l’aura qu’il avait lui auraient pu lui donner ce pouvoir naturel de tenir auprès de ses pairs un discours résolument engagé contre toute forme de révision constitutionnelle en vue d’un 3ème mandat. Mais hélas, le mythe s’est effondré tristement.
Ceux qui l’ont poussé à cette faute politique majeure l’ont quasiment oublié depuis le 5 septembre 2021. Il ne reste plus que quelques irréductibles partisans qui parlent de lui encore et lui témoignent leur attachement.
La grande majorité de ses anciens “soutiens” ont changé de camp et se sont mis au service du nouveau régime. Tout nouveau, tout beau.
Ils pousseront probablement les nouveaux dirigeants à la même faute à moins que ces derniers ne se montrent plus éclairés, plus avisés en faisant une bonne lecture de l’histoire très récente du pays.
Me Mohamed Traoré