5,70%, c’est le chiffre qu’avançait l’ancien ministre Ismaël Dioubaté, pour expliquer les raisons de l’augmentation des dépenses de l’État et 9,66% pour les recettes, avant la chute du gouvernement Condé.
Au cours d’une conférence à Conakry, sur la Loi de finances rectificatives, d’innombrables anomalies ont été révélées en face des médias, par le CNRD. Il a été signalé par ailleurs que des dépenses ont été allouées à des départements presque, non existants. Pour les économistes, les anciens ministres de l’économie et des finances, celui du budget et du plan, doivent des explications concrètes et valables.
« Il y a quelques mois, l’ancien ministre du budget Ismaël Dioubaté droit dans ses bottes, tentait d’expliquer par tous les moyens que la Loi de Finances Rectificative (LFR 2021), s’inscrit dans le cadre d’une gouvernance vertueuse que l’ancien président Alpha Condé lui-même, appelait gouverner autrement. Aujourd’hui, la junte militaire trouve les dépenses colossales. Moi je ne suis pas surpris. Pour moi, les chiffres ont sans doute été gonflés », regrette l’économiste Hamid Barry.
À l’époque, le recrutement de 1500 fonctionnaires à la police nationale et de la protection civile non budgétisé, la forte augmentation du salaire des magistrats et l’augmentation des subventions du courant électrique avaient été avancés comme raisons de l’augmentation des dépenses de l’État par Ismaël Dioubaté. Des raisons que Hamid Barry trouve infondées.
« En réalité, cet argent existait déjà, ces chiffres avancés ne valent pas la peine. Ceci pourrait être un argument pour simplement débloquer l’argent du contribuable public et utiliser afin d’être utilisé par un groupe de personnes », renchérit l’économiste.
Désormais, la junte ordonne la soumission des rapports de l’ensemble des opérations effectuées de façon mensuelle, l’exécution de la loi de finance dans son volet recette, et le respect scrupuleux des dispositions de la loi organique relative aux lois de finances en ses articles 25 et 28.
Chérif Hadamine, un autre économiste lui, se dit choqué et explique, que seuls des audits peuvent éviter la gabegie. « Il faut des audits financiers. En Guinée, la gabegie financière est une réalité. Il y a de l’argent du contribuable public devenu argent illicite car bénéficié par un groupe de personnes. »
Justin Leno