A la tribune des Nations Unies, le jeudi 21 septembre, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée, a proclamé l’échec du modèle démocratique occidental en Afrique.
Le président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a indiqué aux occidentaux que ‘’ce modèle démocratique que vous nous avez si insidieusement et savamment imposé après le sommet de la Baule en France, presque de façon religieuse, elle ne marche pas. Les différents indices économiques et sociaux sont là pour le démontrer’’.
Le chef de la junte au pouvoir en Guinée estime ‘’le moment est venu de prendre conscience que les structures, les règles issues de l’après seconde mondiale, en l’absence de nos Etats qui n’existaient pas encore sont obsolètes. C’est la fin d’une époque déséquilibrée, injuste où nous n’avions pas droit au chapitre’’.
Aux occidentaux, le colonel Doumbouya apprend que ‘’c’est le moment de prendre en compte nos droits, de nous donner notre place. Mais aussi et surtout le moment d’arrêter de nous faire la leçon, d’arrêter de nous traiter comme des enfants. Rassurez-vous nous sommes suffisamment grands pour savoir ce qui est bien pour nous’’.
La sortie du président de la transition sur le modele démocratique occidental n’a pas laissé indifférent Aliou Barry, directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques (CAES), qui a pour mission de développer et sensibiliser aux problématiques liées à la paix et à la sécurité nationale.
Cet officier à la retraite des armées françaises et docteur en droit international public rappelle au colonel Doumbouya que ‘’la démocratie n’a pas de couleur. Je peux citer le Cap-Vert dont personne ne parle’’.
‘’Le Cap-Vert est un modèle de démocratie. Et pourtant, le Cap-Vert ne se trouve pas en Occident’’, souligne ce chercheur en géopolitique et consultant international sur les questions de paix, de sécurité et de défense.
Il exhorte par ailleurs le locataire du palais Mohamed V, qui demande à la CEDEAO de s’occuper des questions économiques et de s’éloigner de la politique, à lire les textes.
‘’Il y a le protocole de la bonne gouvernance. La CEDEAO, il y a longtemps qu’elle ne s’occupe pas que de l’économie. Elle s’occupe beaucoup plus de démocratie électorale’’, renseigne-t-il dans les Grandes gueules.
Dr Aliou Barry se dit ‘’un peu frustré que le colonel Doumbouya n’ait pas parlé de la transition en Guinée, comment sortir de cette transition’’.
