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Friday 1 November 2024

Alain Delon victime d’un AVC : qu’est ce que cette maladie ?

Âgé de 83 ans, l’acteur a fait un accident vasculaire cérébral (AVC) il y a quelques semaines, annonçait ce jeudi 8 août son fils Anthony Delon. 140 000 personnes sont victimes de cette maladie chaque année en France. Quels sont les signes avant-coureurs ? Quelles peuvent être les séquelles ?

“Mon père a fait un accident cardio-vasculaire et une légère hémorragie cérébrale”, annonce ce jeudi 8 août Anthony Delon, dans un communiqué. À 83 ans, Alain Delon “a été opéré” avant de passer “trois semaines en soins intensifs” à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière (AP-HP) à Paris.

Aujourd’hui, le monstre sacré du cinéma “se repose tranquillement” dans une clinique en Suisse. Toujours d’après le communiqué d’Anthony Delon, transmis à l’AFP, “ses fonctions vitales [sont] parfaites” et “son état stabilisé”.

Comme Alain Delon, chaque année en France, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Cette maladie est d’ailleurs l’une des principales causes de mortalité en France, et dans le monde, selon la Société Française de Neurologie. Signes avant-coureurs, causes, traitements et séquelles, Allodocteurs.fr fait le point sur cette pathologie.

Quels sont les signes avant-coureurs ?

Une paralysie, des engourdissements ou une diminution de la force peuvent apparaître brutalement au niveau de la moitié du visage ou du corps. Dans certains cas, parler et comprendre deviennent des actions difficiles, voire impossibles. Des maux de tête violents et inhabituels sont aussi des signes qui doivent alerter, même s’ils cessent très vite. Les AVC sont des affections très graves puisqu’un quart des patients décèdent. Chaque minute perdue avant l’intervetion des secours entraîne la destruction de deux millions de neurones.

Si un de ces symptômes apparaît brutalement, il ne faut pas hésiter à appeler le 15 car l’AVC est une urgence.

Quelles sont les causes d’un AVC ?

L’AVC correspond à un arrêt de la circulation sanguine dans une partie du cerveau. Cet organe reçoit à lui seul 15% du débit cardiaque et consomme environ 20% des apports en oxygène. Ce sang est envoyé par les carotides et les artères vertébrales. Le cerveau est donc un organe très irrigué. Entre les différents vaisseaux, des connexions, des sortes de voies annexes permettent de pallier rapidement ses besoins pour que chaque partie puisse être nourrie en permanence. En cas d’accident vasculaire cérébral, cette irrigation est compromise.

L’attaque cérébrale peut survenir dans deux cas. Tout d’abord, quand un vaisseau est bouché par un caillot sanguin. La partie du cerveau irriguée par ce vaisseau manque alors d’oxygène. Résultat : des neurones meurent. C’est ce qu’on appelle l’AVC ischémique ou l’infarctus cérébral. Un AVC peut être lié à un saignement dans le cerveau. L’hématome comprime les structures avoisinantes, c’est l’AVC hémorragique, celui dont a été victime Alain Delon. Il représente 20% des AVC en France, selon Santé Publique France. L’AVC hémorragique peut aussi survenir à cause d’un anévrisme, c’est une fragilisation de la paroi d’un vaisseau qui se dilate. S’il se rompt, il provoque une hémorragie.

Quels sont les traitements ?

Les traitements sont différents en fonction de l’origine de l’AVC.

– Traitement d’un AVC provoqué par la formation d’un caillot

La thrombectomie mécanique consiste à retirer le caillot, en introduisant un microcathéter pour extraire le thrombus (caillot) directement dans le cerveau du patient. La thrombectomie est alors réalisée soit par aspiration via le microcathéter directement au contact du thrombus, soit par déploiement transitoire d’un stent, placé au sein du thrombus afin de le capturer dans ses mailles. L’opération doit être réalisée dans les six heures qui suivent les premiers signes de l’AVC.

La thrombolyse intraveineuse est administrable jusqu’à 4h30 après le début des symptômes. Elle consiste à injecter dans une veine une substance (l’altéplase), qui dissout le caillot. On administre directement le médicament au contact du caillot, en positionnant l’artère fémorale et en remontant jusqu’au cerveau. Cette nouvelle technique qui associe deux méthodes déjà connues améliore de manière considérable le taux de survie du patient. Elle permet de guérir 93% des patients si l’intervention est réalisée moins de 3h30 après le début des symptômes.

– Traitement d’un AVC lié à une hémorragie

Dans ce cas-là, le but de la prise en charge est de contrôler la tension artérielle (les pics d’hypertension artérielle majorent le saignement et les dégâts sur le cerveau).  Quand c’est possible, on retire chirurgicalement l’hématome.

– Traitement d’un AVC provoqué par un anévrisme

En fonction de la taille de l’anévrisme et de la gravité de la rupture, les chirurgiens peuvent réaliser une embolisation. Il s’agit d’une technique consistant à boucher définitivement l’artère cérébrale dont le fonctionnement est pathologique en passant par l’artère fémorale. Un autre traitement est possible, même si l’embolisation est toujours privilégiée. Le chirurgien peut en effet passer par le crâne, en faisant un petit trou, et poser un clip au niveau de l’anévrisme. Il le sépare ainsi de l’artère et de la circulation du sang.

Quelles peuvent être les séquelles ?

Les attaques cérébrales laissent souvent des séquelles de gravité très variable en fonction de l’étendue de l’hémorragie. La partie de cerveau qui n’est plus irriguée souffre et des neurones meurent. C’est ce qui provoque les troubles neurologiques, qui sont très différents en fonction de la zone du cerveau touchée.

On estime que 70% des victimes d’AVC gardent des séquelles : il peut s’agir d’une grande fatigabilité, de troubles de la mémoire, de difficultés pour parler… Certains patients restent même paralysés. Les attaques cérébrales sont, par ailleurs, la seconde cause de démence en France.

Pour éviter qu’elles ne s’installent, les orthophonistes et kinésithérapeutes prennent en charge les patients rapidement, une rééducation presque au pied du lit. La prise en charge des séquelles d’accident vasculaire cérébral est adaptée en fonction des troubles ressentis. Un kinésithérapeute intervient pour les problèmes d’équilibre et de paralysie. Les troubles cognitifs et du langage sont pris en charge par un orthophoniste.

Dans les services de médecine physique et de réadaptation, des équipes spécialisées stimulent les fonctions neurologiques endommagées pour améliorer la récupération. Il faut entre deux semaines et six mois de rééducation avant de se prononcer sur les séquelles définitives d’un AVC.

SOURCE: FRANCETVINFO

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