Tous les spécialistes s’accordent à dire que l’historien guinéen, Djibril Tamsir Niane était une Sommité en matière de l’histoire médiévale de l’Afrique. L’historien sénégalais, professeur à l’université de Colombia/Etats Unis, Mamadou Diouf est de ceux-là. Ce dernier, a été approché par une de nos consœurs de RFI après de la disparition de Djibril Tamsir Niane.
D’entrée de jeu, le Sénégalais a fait savoir qu’il a connu le défunt historien à l’université de Dakar/Sénégal. « Puis il est retourné en Guinée et moi je suis parti aux Etats Unis, mais on a gardé le contact. On s’était souvent retrouvé dans des colloques qui discutent l’histoire de la tradition orale, de la culture africaine », a souligné Mamadou Diouf.
Comment le définiriez-vous ? A-t-elle été encore interrogé. « Djibril Tamsir Niane fait partie de cette génération, qui est la génération de l’indépendance, qui a été formée à la fois dans un contexte colonial, qui a utilisé les ressources : la langue, les méthodes apprise par des colons français pour ouvrir de nouveaux champs et recouvrer les cultures africaines et les mettre dans le temps du monde », a-t-il précisé.
Puis de placer ceci : Son nom est associé à l’écriture générale de l’Afrique lancée dans les ‘’60’’, sa contribution est importante ? demande-t-elle : « C’est quelqu’un qui a participé à l’un des moments les plus importants de ce chantier de réécrire l’histoire après la période coloniale. Il a été un acteur actif dans le groupe qui a été mis en place par le Directeur général de l’UNESCO pour la production de 8 volumes de l’histoire générale de l’Afrique, et lui, a dirigé un des volumes qui est le volume sur l’histoire médiéval de l’Afrique. Il a joué un rôle très important », a déclaré l’historien Diouf.
Parlant de son ouvrage : Soundjata ou l’épopée mandingue, il a laissé entendre que c’est un best-seller dans le milieu universitaire aux Etats Unis. « Il a publié l’épopée du mandingue. Je ne sais pas dans le monde francophone, mais ce livre est l’un des piliers des cours d’histoire africaines aux Etats Unis. Il n’y a pas une année ou ce livre n’est pas le livre qui est sur la liste des bibliographies, qui sont remises aux étudiants qui font de l’histoire africaine ou qui font de la littérature comparative. C’est un livre qui est utilisé aux Etats Unis, chaque année au moins dans une vingtaine ou une cinquantaine de cours.
Il raconte la construction de l’empire du Mali et l’importance de cet empire, non seulement dans l’imaginaire qui est l’imaginaire du subsahélien, mais dans l’imaginaire de toute l’Afrique en ce moment précis où l’Afrique sort de la nuit coloniale. Ça donné aussi, un statut d’une très grande importance à la poésie qui est la poétique de tradition orale. Ce n’est pas seulement un texte historique, il est porté par une poésie extraordinaire, c’est aussi de la littérature », a conclu l’historien sénégalais.
Richard Dassassa