Les réactions pullulent de partout pour désapprouver le rebaptême, par le président de la transition, de l’aéroport international Gbessia en aéroport Ahmed Sékou Touré. Pour certaines victimes du camp Boiro, cet acte de Mamadi Doumbouya est source de traumatisme.
Ce samedi 18 décembre, Daniel Philippe de Sainte Marie, victime et enfant de victime de camp Boiro s’est indigné par rapport à cet acte posé par le chef de l’Etat le colonel Mamadi Doumbouya.
Selon lui, cet acte insulte la mémoire de beaucoup de gens qui ont été séquestrés, emprisonnés et tués au camp Boiro pendant le 1er régime d’Ahmed Sékou Touré.
« On reconnaît tous que Ahmed Sékou Touré fait partie de notre histoire. D’autres disent qu’il est le père de l’indépendance, moi je dis plutôt il n’est pas le seul artisan de l’indépendance, dit plutôt il a été le premier président de la République de Guinée. Mais il faut reconnaître une chose, il y a d’autres aspects de l’histoire, ce que sous son règne il y a eu plusieurs milliers de personnes qui ont été assassinés », indique-t-il.
« Moi je suis né au camp Boiro. Ma mère a fait 7 ans en prison Nènè Kassé, c’est en prison j’ai commencé mes études moi. En baptisant comme ça de manière unilatérale sans tenir compte des émotions de plusieurs victimes, enfants de victimes, je pense que ça ne rentre pas dans l’esprit de réconciliation dont le Président de la transition a parlé. C’est ça fondamentalement le problème. Bientôt on arrive au 25 janvier où des gens ont été pendu, ce problème n’est toujours pas réglé. L’association des victimes du camp Boiro, c’est sur ça elle met le doigt. C’est à dire que, il faut qu’il y ait une réhabilitation, on ne se préoccupe pas des victimes et tout d’un coup, on décide de réhabiliter le dictateur. Cet acte renforce les négationnistes, c’est un déni de la douleur de certaines personnes. Cet acte moi je pense que, ça insulte la mémoire de beaucoup de gens qui ont été outrageusement tués ” lance-t-il.
Pour clore, Daniel Philippe de Sainte Marie a indiqué que « la frustration découle de quoi, c’est la non réparation, donc j’espère qu’après cet acte, il aura un autre acte qui va venir nous soulager. J’attends ça du Président de la transition, parce que ça fait bientôt 40 ans rien est fait ».
Aboubacar Moussa Camara
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