A l’occasion de la journée internationale de la Femme, permettez-moi d’adresser
ma profonde solidarité et l’expression de ma totale reconnaissance, à toutes les
femmes guinéennes, pour le combat que mène chacune d’entre vous, dans notre
société encore marquée par de profondes inégalités et par toutes les disparités
préjudiciables à la cohésion sociale de notre nation.
Je rends un hommage à toutes les femmes de Guinée, en ce jour du 8 mars
2023 où nous célébrons cette fête officialisée par les Nations Unies en 1977, en
mémoire des luttes des ouvrières et des suffragettes du début du XXe siècle,
pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Malgré cette prise de
conscience de la communauté internationale, de nombreuses batailles restent
encore à mener, tant que, à compétence égale, le salaire d’une femme reste
inférieur à celui d’un homme. En tant que président, légitimement élu par le
peuple de Guinée et particulièrement par les femmes, je souhaite que les voix
des femmes guinéennes comptent davantage dans le renforcement du
processus démocratique que nous avons commencé ensemble en 2010.
Les femmes guinéennes demeurent au cœur de mon action politique, elles ont
toujours été à mes côtés, comme l’ont été celles qui ont tant œuvré pour que
notre pays accède à la souveraineté internationale en 1958. En effet si nos
grands-mères se sont mobilisées avant-hier pour assurer la victoire écrasante de
Sékou Touré en 1957 (rappelez-vous la fameuse chanson « Sékou Touré
gouverneur ni fan na Conakry »), ce qui permit l’indépendance en 1958, elles se
sont aussi mobilisées massivement contre l’injustice et les exactions de la police
économique le 27 août 1977. En cette période de crise économique et sociale
que traverse la Guinée, les femmes sont au premier plan, dans la lutte pour la
justice, l’égalité des droits politiques, économiques et sociaux. Dans les jours
sombres, la femme guinéenne reste toujours la citadelle d’espérance pour chacun
d’entre nous, car ce sont les femmes qui soutiennent principalement les familles.
Comme vous le savez, les nombreux efforts réalisés en faveur des femmes, ont
été annihilés par le coup de force intervenu dans notre pays le 5 septembre 2021.
La cherté de la vie aujourd’hui force des femmes Guinéennes à la prostitution.
Poussées à débauche ; elles sont des proies faciles, de fragiles victimes. Ces
maux gangrènent démesurément nos cités. Ainsi le coup porté à notre
démocratie, est aussi un coup porté aux femmes qui ont accumulé par nos luttes,
de nombreux acquis sociaux.
Président élu, la promotion de la femme, reste l’axe essentiel de mon action
politique et sociale. Sous ma gouvernance, j’ai entrepris de nombreuses initiatives
destinées à promouvoir l’autonomisation des femmes sur le plan économique.
Comme la création d’une banque de micro finance destinée aux femmes sur
l’ensemble du territoire national. Cette banque permet aux femmes d’accéder à
des ressources à des conditions avantageuses pour mener des activités
lucratives. Des investissements importants ont été réalisés pour promouvoir les
activités des femmes dans l’artisanat, le maraîchage et la teinture. Aussi,
l’insertion des femmes dans le commerce international, et l’élaboration de
mécanismes d’exportation de produits fabriqués par les femmes, ont permis
l’émergence d’une nouvelle classe de femmes entrepreneures. La politique de
promotion de la femme a également intégré la dimension du genre dans l’accès
aux postes de décision. Une direction genre et équité a été ainsi créée au sein de
tous les départements ministériels. En outre, mon souhait a toujours été de
continuer à mener la lutte contre les mutilations génitales féminines qui constitue
une priorité dans la politique sectorielle de protection de l’intégrité physique de la
femme, ainsi que la lutte contre le harcèlement dans le monde du travail
En cette journée du 8 mars, je tiens également à rappeler, les actes pris sous
mon magistère en faveur de la scolarisation et du maintien de la jeune fille à
l’école, et contre le mariage précoce. Un document de politique d’émancipation
de la femme destiné à prendre en compte ces divers aspects de la dimension
genre dans la société guinéenne, a été élaboré et validé. Depuis 2010, les
femmes occupent une place importante dans l’appareil gouvernemental. C’est
ainsi qu’en 2019, la Guinée s’est inscrite dans le combat pour la parité, avec un
parlement pour lequel la loi stipule que les femmes doivent constituer 50% des
listes électorales. Nous devons continuer ce combat, y compris pour l’accession
des femmes à la technologie et sortir de la fracture numérique entre les genres,
afin que chacun comprenne, comme a dit le poète, que la femme est l’avenir de
l’homme.
Vive la journée internationale de la Femme !
Vive la Guinée, libre et démocratique.