Excellence Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Bernard GOUMOU, représentant de son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Président du CNRD, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA ;
Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr Diaka SIDIBE ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions républicaines ;
Honorables Conseillers nationaux ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du corps diplomatique et consulaire ;
Mesdames et Messieurs ;
Chers étudiants de Guinée ;
Distingués invités, en vos rangs, titres, grades et qualités respectifs;
Je me tiens devant vous aujourd’hui avec un sentiment de responsabilité et d’engagement envers l’avenir de notre cher pays la Guinée. L’enseignement supérieur, puisque c’est de lui dont il est question, est un pilier fondamental sur lequel repose le progrès de toute société. Il est impératif que nous refondions et rectifions le nôtre de manière à répondre aux défis du 21e siècle.
Le 5 septembre 2021 est une étape des plus importantes de l’histoire de notre pays. Cette date symbolise notre volonté de rompre avec la résignation, exprime notre détermination de donner un sens à notre destin, à rompre avec cette fatalité qui nous martelait que le sort rechignait à nous accepter dans le cercle des nations émergentes. Désormais, les responsables de ce pays savent comprendre leur responsabilité et ils ont retroussé les manches pour créer le bien-être pour leur peuple. Cette nouvelle vision exige de nous une rectification institutionnelle dans tous les domaines afin d’atteindre la refondation, ce projet de société majeur du Président de la République, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, qui s’est attelé à faire admettre la Guinée dans le registre des nations responsables.
Depuis cette date, la Guinée a ouvert une nouvelle page de son histoire afin de transformer son immense potentiel en richesses nationales pour toutes les femmes et hommes de notre pays.
Au Conseil National de la Transition nous accompagnons ce processus, entre autres, par notre travail législatif dans tous les secteurs. C’est dans ce cadre que nos Conseillers ont lu, amendé et adopté une Loi importante portant sur le statut particulier des Établissements Publics à caractère Scientifique. Cette Loi complète certaines dispositions antérieures, innove sur d’autres aspects et permet une avancée institutionnelle significative.
Cependant, il faut aller plus loin, Madame la Ministre, vous et vos cadres, en regardant plus en détail d’autres dispositions plus anciennes en lien avec le personnel de l’enseignement et de la recherche afin d’assurer un recrutement du personnel conforme à votre mandat et susceptible d’assurer la compétitivité de notre système universitaire.
Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr Diaka SIDIBE ;
Mesdames et Messieurs ;
Avant vous, le réseau universitaire et de la recherche scientifique ont connu des progrès quantitatifs, mais il reste à assurer la cohérence systémique entre les institutions d’enseignement supérieur, les institutions de recherche scientifique et les centres de documentation universitaire pour atteindre une plus grande synergie collaborative par la mutualisation des ressources humaines et financières de notre pays dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
La réforme institutionnelle attendue de votre ministère devrait aussi inscrire la question de la carte universitaire dans votre agenda pour réduire l’éparpillement des ressources et la capitalisation des moyens.
Mesdames et Messieurs ;
La réforme institutionnelle du secteur de l’éducation devra aussi transcender le cloisonnement ministériel pour assurer une cohérence entre les différents paliers du système de la maternelle à la recherche scientifique en passant par les autres ordres d’enseignement.
Ce travail a été fait par les Conseillers du CNT. Je vous demande de vous approprier ce projet de réforme institutionnelle et vous exhorte à assumer ce leadership institutionnel afin de rendre effectif la refondation qui est la vision centrale du Chef de l’Etat, le Président de la République, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA.
Mesdames et Messieurs ;
Depuis le 5 septembre 2021, un effort important est en cours par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour doter le pays d’une offre de formation plus adaptée aux besoins de notre économie nationale. C’est une voie que vous poursuivez pour bâtir des filières plus professionnelles avec le souci de mieux préparer les diplômés à l’entrepreneuriat.
Cette réforme institutionnelle est un premier pas pour assurer la refondation des contenus des enseignements et des apprentissages afin d’obtenir une meilleure adéquation entre les offres de formation et les besoins du secteur socioéconomique et socioprofessionnel du pays. Car il est de la responsabilité de la refondation de réduire le nombre de diplômés non employable et donc sans horizons ni perspectives d’avenir.
La réforme institutionnelle, c’est aussi faire en sorte que l’enseignement supérieur informe le Gouvernement et le pays avec des données nouvelles et régulièrement actualisées sur le marché de l’emploi, la vie étudiante et l’insertion socioprofessionnelle.
Vous en avez les capacités avec les nombreux chercheurs de votre ministère et les outils de collecte de données qui sont à leur disposition. C’est de cette façon qu’il sera possible d’éviter de se retrouver avec des données anciennes et forcément caduques sur l’emploi et l’employabilité des produits de notre système universitaire. Cette réforme institutionnelle permettra de fonder une nouvelle façon d’ouvrir, de fermer et de réorienter les programmes de formation.
Mesdames et Messieurs ;
L’enseignement supérieur et la recherche scientifique sont des ingrédients clés de l’innovation sans laquelle les systèmes, les savoirs et les techniques se vautrent dans l’inertie, la stagnation et dans des capacités limitées de transformation, donc de développement. Loin du mimétisme stérile, notre capacité d’innovation, de création et de créativité doit être le terreau du façonnement du Guinéen nouveau, du Guinéen, j’allais dire, « reformaté ». Je parle ici d’une recherche scientifique qui met l’emphase sur l’originalité de notre endogénéité tout en s’intéressant aux tendances de pointe. Nous voici par exemple à l’heure de la montée fulgurante et en puissance de l’intelligence artificielle. Quelles sont nos perspectives sur le sujet ? Il faut nager dans ces eaux là aussi, vite et bien. Mais aussi apprendre à développer nos propres outils de travail pour un développement intégré de notre continent et de notre pays la Guinée.
Mesdames et Messieurs ;
Chers étudiants de Guinée ;
Nous devons reconnaître les succès passés tout en acceptant les lacunes présentes. L’éducation est le socle sur lequel repose le développement d’une nation, et pour que la Guinée prospère, nous devons repenser notre approche de l’enseignement supérieur. Cela ne signifie pas simplement apporter des modifications mineures, mais plutôt entreprendre une refondation complète de nos institutions éducatives.
La première étape de cette refondation consiste à évaluer et à moderniser nos programmes académiques. Le monde évolue rapidement, et nos étudiants doivent être préparés à relever les défis changeants de la société. Nous devons intégrer des programmes flexibles qui encouragent l’innovation, la créativité et la pensée critique. Les partenariats avec l’industrie, les entreprises et les institutions internationales doivent être renforcés pour garantir la pertinence de nos programmes académiques.
En parallèle, nous devons investir massivement dans la formation des enseignants et des chercheurs. Un corps professoral compétent et motivé est essentiel pour assurer la qualité de l’enseignement. Nous devons encourager la recherche et le développement, créer des incitations pour attirer et retenir les meilleurs talents académiques, et fournir des opportunités de formation continue.
La deuxième étape de cette refondation concerne la modernisation de notre infrastructure éducative. Les campus universitaires doivent être équipés de technologies de pointe pour faciliter l’apprentissage en ligne, la recherche et l’innovation. Les bibliothèques doivent être construites, équipées et numérisées à Conakry et à l’intérieur du pays, pour offrir un accès facile à une vaste gamme de ressources éducatives. Les salles de classe doivent être interactives, favorisant la participation active des étudiants.
En outre, nous devons examiner attentivement la question de l’accessibilité. L’éducation supérieure ne devrait pas être un privilège, mais un droit pour tous les citoyens, qu’ils soient riches ou pauvres, qu’ils soient de la campagne ou de la ville. Des mesures doivent être prises pour garantir que les étudiants issus de milieux défavorisés aient accès à une éducation de qualité, que ce soit par le biais de bourses, de prêts étudiants abordables ou d’autres mécanismes d’aide financière.
Excellence Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Bernard GOUMOU, représentant de son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Président du CNRD, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA ;
Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr Diaka SIDIBE ;
Chers étudiants de Guinée ;
Chers Étudiants, nous avons un atout c’est la Paix, la diversité, la richesse de nos terres, de notre sous-sol, de notre histoire. Alors Préservez-la. Préservons ensemble l’intégrité de notre pays. C’est notre responsabilité collective. Ses belles forets et savanes, sa mangrove, ses riches montagnes, ses fleuves et rivières, son identité culturelle, elle qui nous différencie qualitativement des autres. C’est aussi son identité politique, en renonçant à la politique faite de violence, de division et de contrevaleurs. Il faut que cela cesse. Chers étudiants, vous n’êtes pas des instruments politiques, vous n’êtes pas des spectateurs de la vie la publique, mais des acteurs. Critiquez et proposez ! Débattez sans complexe et sans complaisance ! Car les projets politiques de ceux qui veulent gouverner notre pays, doivent êtres évaluer au prisme de l’expertise et l’engagement des codes universitaires. Les enseignants chercheurs, les étudiants et surtout les laboratoires de sciences politiques, de droits publics et des sciences en générale doivent passer au scanner les politiques publiques et les projets de société des leaders politiques.
Mesdames et Messieurs ;
Chers étudiants de Guinée ;
Pour terminer mon propos, permettez-moi de dire en tant que fils d’enseignant, et très fier de l’être, que l’enseignement est un héritage familial pour moi. Mon père est mort enseignant. C’est une raison entre autres pour laquelle je me sens lié au système éducatif guinéen. Ici au CNT, nous prenons à cœur les questions de l’enseignement et de l’éducation d’où les nombreuses recommandations faites par les Conseillers nationaux aux différents départements sectoriels. J’ai la profonde conviction qu’il est plus que jamais temps de sortir l’enseignement guinéen de l’ornière. Je suis obligé de vous accompagner Mme la Ministre pour réussir ce défi. Notre vivre ensemble harmonieux en dépend. Si l’enseignement supérieur forge les cadres, l’enseignement élémentaire forge les citoyens. L’enseignement technique quant à lui forge les travailleurs qualifiés. Je mets un accent particulier sur l’université parce que c’est elle qui doit éveiller les consciences de manière pacifique. Notre système éducatif doit donner de la confiance aux jeunes et réconcilier l’école avec la société. Nous devons encadrer et investir sur les étudiants brillants de sorte à créer de l’émulation. Nous devons aussi ouvrir des instituts spécialisés de formation en développement local par exemple pour former des experts dans le cadre de la décentralisation. Notre pays en a besoin.
Madame la Ministre, chers étudiants, la refondation et la rectification institutionnelle de l’enseignement supérieur en Guinée exigent une vision audacieuse, une volonté politique forte et un engagement continu. Les efforts actuels du département sont plutôt rassurants. Cependant, il faudra davantage investir dans l’éducation. Parce qu’en le faisant, nous investissons dans l’avenir de notre Nation. C’est un chemin exigeant, mais il est essentiel pour assurer la prospérité et le bien-être de notre peuple. En unissant nos forces et en travaillant ensemble, nous pouvons façonner un avenir éducatif radieux pour une jeunesse plus émancipée, responsable et fière.
Vive la République de Guinée !
Vive une Transition apaisée et réussie !
Je vous remercie !