Seuls dominateurs du monde depuis le déclin de l’URSS en 1990, les Etats-Unis étaient jusque-là considérés comme une puissance invulnérable pour beaucoup d’observateurs. Pourtant, l’attentat terroriste du Wall trade center du 26 février 1993 – a côté du fiasco de Mogadiscio – fournissait les prémices de ce qui allait venir le 11 septembre 2001. A part quelques observateurs avertis, personne n’avait vu en cette attaque (qui n’aura tué que six personnes et blessé plus de 1000 autres) la vulnérabilité de la première puissance économique, militaire, scientifique, technologique etc.
Pourtant, ce qui devait arriver arriva le 11 septembre 2001. Ce jour, à New York, deux avions percutent le World Trade Center. Les conséquences sont énormes : deux symboles des Etats-Unis étaient touchés et surtout, 3000 personnes étaient tuées. L’attaque marquait pour certains analystes la fin de l’hégémonie américaine. Pour d’autres, c’est l’un des signes du basculement du monde dans le XXIème siècle. Quoi qu’il en soit, montraient la vulnérabilité des Etats-Unis. La première puissance du monde n’était pas aussi puissante que ça. Puisqu’une organisation terroriste – qui n’est même pas une armée étatique – venait de frapper sur son sol comme si on était en Irak ou en Iran.
A partir de cette attaque, les Etats-Unis ont lancé la guerre contre le terrorisme. Une guerre qui n’a jamais été non plus gagnée. Que ce soit pour imposer la démocratie en Irak – et par-delà au Grand Moyen-Orient – ou pour punir les talibans en Afghanistan, les États-Unis sortiront (ou demeureront) de (dans) ces crises sans jamais atteindre leurs objectifs – comme ce fut d’ailleurs le cas, auparavant, au Vietnam et en Somalie. En Serbie et en Géorgie, ils ont également perdu leur confrontation (indirecte) avec la Russie.
Au moment où les Etats-Unis commémorent ce 11 septembre 2020 les 19 ans de cette attaque, ils sont certes toujours la première puissance mondiale. Mais, ils ont à retrouver leur hyper-puissance qui s’est davantage dégradé au fil des années d’après 2001. Désormais, on ne parle plus que de leur vulnérabilité militaire, mais aussi de leur vulnérabilité économique (crise économique de 2008) et sanitaire (difficulté à vaincre coronavirus).
Ibrahima Camara