“𝗦𝗶𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗰𝗼𝘂𝗽𝗮𝗯𝗹𝗲 : 𝗟’𝗶𝗻𝗲𝗿𝘁𝗶𝗲 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗮𝗿𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗙𝗼𝗻𝗶𝗸𝗲́ 𝗠𝗲𝗻𝗴𝘂𝗲́ 𝗲𝘁 𝗠𝗮𝗺𝗮𝗱𝗼𝘂 𝗕𝗶𝗹𝗹𝗼 𝗕𝗮𝗵 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗺𝗮𝗹 𝗾𝘂𝗶 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗮𝘁𝘁𝗿𝗮𝗽𝗲𝗿𝗮”

Chers compatriotes,

Deux figures majeures de notre société civile, M. Oumar Sylla, alias Sylla FonikéMenguè Oumar , et M. Mamadou Billo Hadjass , respectivement coordonnateur et responsable des antennes du FNDC, ont été enlevées, torturées et séquestrées depuis le 9 juillet dernier par les forces spéciales et le GIGN de la République de Guinée.

Cela fait maintenant cent jours que leurs épouses, leurs enfants et leurs familles restent sans nouvelles d’eux. Imaginez un instant la douleur et le désespoir de leurs proches.

Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la transition en cours a entraîné la suppression du droit de manifester, et, à ce jour, 62 compatriotes ont été tués par balles, victimes de la répression des forces de défense et de sécurité. Aucune enquête n’a été menée sur ces assassinats, qui demeurent impunis. Le retour à l’ordre constitutionnel, quant à lui, semble relégué aux calendes grecques.

Dans ce contexte, l’exercice des droits humains et des libertés fondamentales est gravement restreint. Les partis politiques et les organisations de la société civile sont confinés à leurs sièges, et les médias les plus crédibles ont vu leurs licences retirées et leurs locaux fermés. De nombreux acteurs sociaux et politiques, opposés à la gestion autoritaire de la transition, ont été contraints à l’exil.

Il est impératif que de nouvelles initiatives soient entreprises pour exiger la libération de ces deux courageux défenseurs de la démocratie. Il en va de notre responsabilité collective de faire pression sur le CNRD afin de mettre fin à cette situation inacceptable, qui bafoue les droits les plus fondamentaux.

L’inaction face à la disparition forcée de Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah ne peut plus être tolérée. Tous les éléments connus à ce jour incriminent directement les autorités guinéennes. Les défenseurs des droits de l’homme ont, dans ce contexte, un rôle crucial à jouer : ils doivent agir de toute urgence pour éviter que cette affaire soit enterrée dans l’oubli.

Il est désormais évident qu’aucune transition démocratique crédible ne peut voir le jour dans un pays où la situation des droits humains se dégrade aussi gravement. La disparition forcée de ces deux activistes incarne une tentative d’intimidation à l’encontre de toutes les forces d’opposition.

Nous ne pouvons pas rester passifs face à cette stratégie, qui vise à faire durer cette situation en espérant que les soutiens finissent par s’essouffler. Cette tactique est bien connue, mais elle ne doit pas triompher. Il est de notre devoir d’empêcher que l’affaire de Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah tombe dans l’oubli, malgré les manœuvres des autorités pour l’étouffer.

𝗦𝗘𝗞𝗢𝗨 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢